Aujourd’hui, je vous propose une petite réflexion sur le futur des lieux proposant des jeux d’arcade au public.

Bigger is Better, l'ère du divertissement XXL

La tendance que l'on voit de plus en plus arriver dans les centres de divertissement, ce sont les complexes géants proposant une multitude d’activités ! En plus du bowling et du billard, on trouve souvent le Laser Game, et de plus en plus le karting. À ces activités s'ajoutent également l'escape game, le trampoline, les aires de jeux pour enfants, les Karaoké Box, sans oublier les incontournables restaurants et bars. Ces derniers évoluent et proposent des cartes de plus en plus fournies, dont la qualité des plats doit suffire à inciter les locaux à venir. Les bars s’équipent d’écrans pour transformer le lieu en sports-bar et attirer les papas pour une soirée foot autour d’une bonne bière.

Des pixels aux paillettes : l'arcade fait son show

Concernant la partie arcade, elle est de plus en plus importante et mise en valeur. L’époque où le pôle arcade d’un bowling était simplement équipé de trois jeux est de moins en moins dans l’air du temps. Désormais, les espaces arcade sont l'une des raisons de venir dans ces centres de divertissement, et non plus une activité annexe qui a pour but de soulager quelques pièces aux joueurs de passage. Un exemple de cette tendance, c’est la métamorphose des pôles arcade de certains Pathé vers des espaces Pathé Games, avec mur en LED animé façon Pac-Man, bornes diversifiées et organisées par thématique « Gamer », « Famille » ou « Retro ».

Game over pour les jeux retro

En parlant de rétro, les Candy Cabs ont déjà déserté la majeure partie des salles depuis bien longtemps, mais maintenant, ce sont les bornes de la fin des années 90 et du début des années 2000 qui se font de plus en plus rares. À la place, ces espaces axés sur le rétro sont équipés de Mamecabs LCD, du genre de celles produites par Arcade1Up, et c’est vraiment dommage.

L'Arcade sans contact, mais pas sans plaisir

Au niveau du fonctionnement des jeux, là aussi ça évolue. La salle d’arcade de 2030 s’affranchit du monnayeur à jetons ou à pièces. Désormais, la tendance est à la carte rechargeable sans contact. Du côté de l’utilisateur, ce n’est pas plus compliqué qu'avec un système à jeton. Il recharge la carte sur une borne et gagne un nombre exponentiel de crédits bonus en fonction du montant de la recharge. Du côté de l’exploitant, cela lui permet une plus grande flexibilité. Il est par exemple possible d’ajuster le prix de chaque jeu de façon plus précise qu'avec un système à jeton. Par exemple, les bornes VR sont souvent plus chères que les jeux classiques, mais avec un système de jeton, le tarif passe souvent de 1 à 2 jetons par crédit, ce qui peut être dissuasif. Avec la flexibilité de la carte, vous pouvez définir un tarif intermédiaire voire même l’ajuster fréquemment en fonction de la popularité de la borne. Autre avantage, la possibilité de mettre en place des événements freeplay ! Au moyen d’une carte réglée en freeplay ou bien en paramétrant le monnayeur à distance, il est possible de gérer très facilement, le temps d’une soirée, un mode freeplay. En tout cas, bien plus facilement qu'en étant contraint de rentrer dans les paramètres de la borne ou en configurant les switch de la machine. De plus en plus de franchises sont passées à cette technologie (Hall U Need, La Tête dans les Nuages, Family’s Game) et vraisemblablement, d’autres leur emboîteront prochainement le pas.

Les bornes passent la 4ème (dimension)

Concernant les jeux, aujourd’hui, tout le monde a chez soi une console de jeux avec des graphismes hors du commun. Quand on va à la salle d’arcade, on ne vient plus chercher une claque graphique, comme ce fut longtemps le cas. Les dernières machines d’arcade ne sont pas plus puissantes que les dernières consoles. Ainsi, plutôt que de proposer des graphismes à couper le souffle, les jeux d’arcade cherchent plutôt à offrir des expériences qui ne peuvent être réalisées à la maison. Les jeux de courses ou de tirs ont toujours autant la cote en salle, et l’une des raisons, c’est que c’est assez contraignant d’avoir ce genre d’équipement chez soi. Aujourd’hui pour les exploitants, cela ne suffit plus et les bornes jouent la démesure. Le nombre d’écrans des bornes augmente, les effets dits « 4D » se multiplient (siège qui vibre, souffle, aspersion d’eau), autant d’éléments difficiles à reproduire chez soi, et qui rendent l’expérience en salle unique. Le casque VR fait également partie des équipements qui participent à rendre l’expérience arcade aussi singulière, mais les nombreuses contraintes qui l’accompagnent (présence d’un opérateur, nettoyage du casque, utilisation déconseillée pour les moins de 12 ans, etc.) font que la salle d’arcade de 2030 aura probablement 1 ou 2 jeux VR, mais aucune chance que la majorité de son parc en soit équipée.

Ainsi, si on devait résumer ce qui définit la salle d’arcade de 2030, voici ce qu’on pourrait dire :

  • Activités annexes de plus en plus variées et qualitatives
  • Espace arcade mis en valeur
  • Les bornes d’arcade jouent la démesure (plusieurs écrans, fonctionnalités 4D)
  • Le jeton/la pièce sont abandonnés au profit d’une carte NFC

Voici les tendances qui accompagnent les espaces arcade de notre époque. Que ces évolutions nous plaisent ou non, elles sont mûrement réfléchies par les grands acteurs du monde du divertissement, pour lesquels il est essentiel de réaliser un profit. Pour les nostalgiques d’une époque où arcade rimait avec écran cathodique et bataille pour le high-score, d’autres types de salles d’arcade, souvent associatives, existent encore en France, et d’autres arriveront prochainement. Il s’agit d’une minorité de salles, animées par des passionnés et pour des passionnés. Le jeu vidéo rétro n’a jamais été aussi à la mode qu’aujourd’hui et ces salles, dont les buts principaux sont le partage et la préservation ont toute leur place dans le paysage des salles françaises et devraient continuer à se développer dans les années à venir. Bientôt une salle d’arcade associative dans chaque grande ville française ? Et pourquoi pas ?!

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